Accueil > Europe et international > Refusons l’extradition de Marina Petrella

Refusons l’extradition de Marina Petrella

dimanche 8 juin 2008

Un appel de la LDH

Selon les dernières informations que nous venons de recueillir, le Premier ministre a décidé de signer le décret d’extradition de Marina Petrella.

Une fois le décret signé Marina peut être extradée très vite.

Nous vous demandons donc d’écrire au Premier ministre en lui adressant le message ci joint sur le site http://www.premier-ministre.gouv.fr/acteurs/premier_ministre/ecrire

"Monsieur le Premier ministre,

Nous vous demandons instamment de ne pas extrader Marina Petrella, réfugiée italienne installée en France depuis 1993 et mère d’une petite fille de 10 ans.

Marina Petrella, incarcérée depuis août 2007, a été hospitalisée il y a quelques semaines à la demande des médecins de la prison de Fresnes

Depuis lors, sa situation de santé est loin de s’être améliorée.

Nous vous demandons instamment de ne pas l’extrader, notamment au regard de la clause humanitaire de la convention d’extradition franco-italienne"

Vous pouvez également écrire par voie postale à l’adresse suivante :
M. François Fillon

Premier ministre
Hôtel de Matignon
57, rue de Varenne
75700 Paris

ou saisir les conseillers du Premier ministre

Justice : Mme Maryvonne CAILLIBOTTE,

Libertés publiques : Mme Laurence MARION

Chef du cabinet : M. Franck ROBINE, franck.robine@pm.gouv.fr

Conseiller pour les affaires intérieures : M. Stéphane BOUILLON

Merci de relayer le plus largement et le plus vite possible ce message sur vos listes de diffusion

==================
Annexe :

septembre 2007 - Appel au soutien de Marina Petrella

Comité de soutien à Marina Petrella

Dès 1981, tout juste après sa victoire aux élections présidentielles, le nouveau Président de la République François MITTERRAND affirme sa volonté d’accorder asile aux italiens engagés dans la lutte armée pour autant qu’ils renoncent à toute forme de violence. Faisant foi à cette promesse, quelques centaines de militants italiens traqués par les autorités de leur pays s’exilent dans l’Hexagone. Ce sont des gens ayant pratiqué ou côtoyé la lutte armée ; il s’agit de vaincus inculpés, puis lourdement condamnés, dans le cadre d’atteinte à la personnalité et sûreté de l’Etat. Pour le code pénal italien, les faits poursuivis sont donc politiquement qualifiés.

Le 20 avril 1985, en réponse aux insistantes pressions italiennes, le chef de l’Etat, lors du 65e congrès de la Ligue des droits de l’homme, prononce ces paroles : « J’ai dit au gouvernement italien que ces trois cents Italiens…qui ont participé à l’action terroriste en Italie depuis de nombreuses années…ont rompu avec la machine infernale dans laquelle ils s’étaient engagés…étaient à l’abri de toute sanction par voie d’extradition... ».

On peut être d’accord ou pas, mais ces mots qui engagent la République Française sont non-équivoques : il y a bien assurance d’asile en pleine connaissance de la gravité de faits couverts ; ces faits graves sont bien de nature politique ; cet asile est un et indivisible, erga omnes, sans dérogation ; il ne peut y avoir extradition que s’il y a reprise de l’action terroriste.

Treize ans plus tard, le 4 mars 1998, le Premier Ministre Lionel Jospin reprend cette position, dans une lettre adressée aux Avocats des réfugiés rendue publique, en ces termes : « …mon gouvernement n’a pas l’intention de modifier l’attitude qui a été celle de la France jusqu’à présent. C’est pourquoi il n’a fait et ne fera droit à aucune demande d’extradition d’un des ressortissants italiens qui sont venus chez nous dans les conditions que j’ai précédemment rappelées… »

Ces décisions politiques, médiatisées sous l’étiquette de doctrine Mitterrand, comportent les effets que tout le monde connaît : régularisation administrative de tous ces italiens, formation de familles, naissance d’enfants, intégration au grand jour dans la société française. Des effets qui, selon nous, tout en n’étant pas des droits formels, renvoient cependant au concept de droits acquis du fait de leur source politique et de leur maintien, toute couleur politique confondue, dans le temps. C’est-à-dire qu’ils ne peuvent être piétinés sans fautes vérifiées de la part des bénéficiaires.

Pourtant c’est ce qui arrive brutalement en août 2002 avec l’extradition de Paolo Persichetti et en 2004 avec l’affaire Battisti

(…/…) Aujourd’hui c’est au tour de Marina PETRELLA d’en faire les frais.

Cependant, nous ne voulons plus de cette logique perverse qui poursuit toute violence politique, même vieille de trente ans, comme impardonnable mal absolu, de ce choix des gouvernements français et italien qui, l’un méprisant les engagements pris par son Pays et l’autre la nécessité de dépasser ses malheurs d’antan par voie d’amnistie, traquent Marina PETRELLA comme une coupable de crime imprescriptible contre l’humanité.

C’est pourquoi nous demandons aux autorités françaises de respecter la parole donnée par la France, aux autorités italiennes de clore par une mesure politique adéquate ses « années de plomb », aux juges désormais chargés d’émettre un avis sur l’extradition de Marina PETRELLA d’intégrer dans leur appréciation tous les éléments politiques et humains qui justifient incontestablement son maintien en France.

Comité de soutien à Marina Petrella, menacée d’extradition

présidé par Jacques Maury, ancien Président de la Fédération Protestante et de la Cimade

Ligue des droits de l’Homme -138 rue Marcadet 75018 Paris - Tel : 01 56 55 51 00

PREMIERS SIGNATAIRES :

Stéphane HESSEL, ancien Ambassadeur
Albert JACQUARD, Professeur émérite aux Universités
Michel TUBIANA, Président d’honneur de la LDH
Jean-Pierre DUBOIS, Président de la LDH
Comité des Familles des Réfugiés Italiens