LDH Section Paris 14-6-7TRAVAIL : POURQUOI TANT DE SOUFFRANCE ?
Suicides chez France Télécom, chez Renault, à EDF, à Eurodisney ? L’actualité du travail serait-elle la chronique d’actes désespérés ? On pourrait le croire à lire ou à entendre les grands titres des médias. Il n’est question aujourd’hui que de souffrance et de montée de risques psychosociaux, à moins que ce ne soit de TMS. Pourtant, à en croire les sondages, une très large majorité de Français se disent satisfaits de leur travail. Près de 8 salariés sur dix sont satisfaits de leur situation professionnelle (enquête de l’ANACT en 2007).
Pour minoritaire qu’elle soit, la souffrance au travail, celle qui peut pousser au suicide n’en est pas moins préoccupante et mérite réflexion. Or nos représentations du travail n’ont pas encore intégré ce qu’il est devenu et demeurent prisonnières d’une vision dépassée, celle de la grande industrie de l’après guerre. Pour soigner les nouveaux maux du travail, il faut impérativement se déprendre de cette vision dépassée.
Il faut voir en effet le malaise actuel comme la conséquence d’un ensemble de changements qui ont modifié en profondeur notre relation au travail : la montée des services parallèlement au déclin de l’industrie, l’individualisation de la relation au travail jusqu’à l’isolement, l’exigence déraisonnable de performance en même temps qu’une plus forte aspiration à se réaliser dans le travail au prix d’un investissement plus fort.