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Le point sur la situation du mouvement de grève des travailleurs sans papiers

lundi 26 avril 2010, par LDH Paris 14e

Jeudi 1er avril dernier les Travailleurs Sans Papiers du BTP qui occupaient les locaux d’un organisme paritaire (syndicat/patronat) de formation des travailleurs du bâtiment, rue du Regard ont été expulsés. Ils étaient 250 à occuper ce lieu depuis le mois d’octobre 2009. Ces travailleurs sans papiers, travaillent depuis 9 ans en France. Ils paient leurs impôts et leurs salaires sont soumis aux cotisations sociales comme tout le monde. Pourtant, ils ne bénéficient pas des remboursements maladie et risquent même chaque jour de se faire arrêter et expulser du pays. Les travailleurs sans papiers de la rue du Regard ainsi que les 6000 autres sur toute la France sont en grève pour obtenir leur régularisation.

Pourquoi sont-ils en grève et que défend le mouvement ?
Il s’agit d’une mesure de justice : ils participent à la création de richesse du pays par leur travail depuis des années. La défense de ces travailleurs a pour but la défense des droits sociaux et, par la même, celle des droits de tous. Les entreprises (comme Bouygues notamment via des filiales ou les agences d’intérim…) qui emploient ces travailleurs usent et abusent souvent d’eux. Ils les soumettent à des cadences supérieures aux autres travailleurs du secteur en les payant 1/3 moins cher, ne paient pas les heures supplémentaires et congédient les travailleurs lorsque l’un d’eux ose demander des congés payés auxquels ils ont droit, comme tout un chacun. Le code du travail doit s’appliquer aussi aux travailleurs sans papiers en grève. C’est pourquoi ils exigent une circulaire claire et précise pour leur régularisation (c’est à dire l’obtention d’un permis de séjour d’un an donnant droit à travailler) auprès du ministère du travail.

La situation des 250 travailleurs de la Rue du Regard (Paris 6e) :
Jeudi 1er avril au petit matin les gendarmes mobiles en très grand nombre ont donc procédé à l’expulsion de la centaine de travailleurs et des membres du comité de soutien qui se trouvaient sur place. Les gendarmes suréquipés après avoir bloqué la rue du regard de chaque côté sont entrés dans le bâtiment et ont utilisé un bélier pour ouvrir les portes. Ils ont ensuite utilisé des gaz lacrymogènes. Un “soutien” a été victime d’une double fracture à la jambe et d’autres de contusions. Nous considérons que l’occupation des lieux de travail permet de mettre en lumière ce problème majeur dont même une partie du patronat souhaite que les critères de régularisations soient clarifiés. Les expulsions en revanche ne visent qu’à casser le mouvement.

Le comité de soutient de la rue du Regard :
Alternatives libertaires Paris sud, ATTAC 14, 6 à Tous, Le Cercle de résistance Paris Sud, Cimade Luxembourg, les Citoyens du Monde, le collectif Normal Sup, le collectif Sciences PO, la LDH EHESS, la LDH 14/6, le MRAP 5/13, le MRAP 14/15, le NPA 14, le NPA 15, le PCF 6, le PCF14, le PG Centre, le PG 5, le PG 14, le PS 6, le PS 14, Resf PSO, l’UTAC, les Verts 5/6 et les Verts 14, Sgpen-cgt, Sgen-cfdt...

Infos : http://sousnotreprotection.jimdo.com
Pétition : www.travailleurssanspapiers.org