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Les effets psychosociaux de la mondialisation sur la santé mentale : pour une écologie du lien social

Du Mercredi 19 Octobre 2011 au Samedi 22 Octobre 2011

mardi 7 décembre 2010, par LDH Paris 14e

La situation et le modèle de santé mentale

La montée des précarités économiques, sociales et psychologiques met la question de
la santé mentale en position de référent majeur pour notre temps, et cela à travers les
cinq continents. Le constat est en effet celui de l’apparition de souffrances
psychosociales non réductibles aux seules pathologies mentales.

Le modèle de santé élaboré par l’OMS depuis 1946 déborde sciemment le paradigme
bio-médical en intégrant les dimensions socio-économiques et culturelles, et en
incluant les inégalités de développement pays par pays et à l’intérieur d’un même
pays. En ce début du 21° siècle, on admet que le modèle d’un continuum unique
entre la maladie mentale et la santé mentale n’est plus tenable ni scientifiquement ni
politiquement. La maladie et la santé appartiennent en effet à deux continuums
distincts bien que corrélés. Tandis que le premier continuum oppose les troubles
psychiatriques sévères et la disparition des symptômes, le second met en tension une
mauvaise santé mentale et une santé mentale suffisamment bonne ; cette dernière
pouvant être définie comme « la capacité de vivre et de souffrir dans un environnement
donné et transformable, c’est-à-dire comme la capacité de vivre avec autrui en restant en lien
avec soi-même, sans destructivité mais non pas sans révolte » (ONSMP-ORSPERE, Lyon,
2004). Dans cette vision, une absence de troubles psychiatriques peut se combiner
avec une santé mentale dégradée, tandis que la présence de pathologies dûment
authentifiées ne signe pas nécessairement une mauvaise santé mentale.

Le congrès des 5 continents prendra en compte les modes de croisement de ces
deux continuums, dans un climat global de montée des précarités de tous niveaux
(sociaux, économiques et psychologiques), avec des phénomènes de repli sur soi
et/ou de violence, sur fond d’atomisation de l’individu et de flux migratoires
mondiaux. On comprend qu’il s’agit d’un congrès de santé mentale et non de
psychiatrie, bien que la psychiatrie soit éminemment partie prenante de l’événement.

Mais qu’est ce que la précarité ? Non réductible à la pauvreté, elle se caractérise par
une incertitude sur le lien social, qui constitue le socle de phénomènes individuels et
collectifs constatés d’abord sur les plus pauvres, mais aussi bien au centre de sociétés
qui se ressentent globalement vulnérables. Cette incertitude fragilise les principes de
vie comme les étayages sociaux et produit une triple perte de confiance : perte de
confiance en soi (avec troubles de l’estime de soi et son cortège de conséquences), perte de confiance en autrui (avec méfiance et paranoïa collective), perte enfin de
confiance en l’avenir (avec décadentisme et catastrophisme).

La perte de confiance en l’avenir pose avec acuité la question d’une écologie humaine
du lien social qui a besoin d’être pensé dans le grand temps, et non sous la pression
d’une urgence constante. Il ne s’agit pas seulement de l’avenir de la planète mais de
ceux qui l’habitent, avec le souci pour l’être humain de vivre en humain avec les
autres hommes et avec lui-même, dans les différents milieux qui le reconnaissent ou
qui l’excluent : la famille, l’école, le travail et l’économie, les systèmes de soin et
d’aide, les divers groupes d’appartenance, la culture, le politique, etc.…

Les deux objectifs majeurs du congrès

 Présenter et décrire les troubles psychosociaux tels qu’ils apparaissent, dans
la diversité des cultures et des régions du monde, car se voiler les yeux
constitue une perte de la capacité d’agir.

 Mais aussi, à partir de cette diversité, partager les trouvailles et faire
apparaître les modalités de soutien psychosocial portées par la grande
diversité des acteurs sanitaires, sociaux, politiques, et de développement ; leurs
interventions ont des effets en terme de santé mentale. Il va de soi que les
personnes en difficulté psychosociale font partie des acteurs.
On l’aura compris, la visée du congrès n’est pas d’en rajouter au catastrophisme
ambiant mais de valoriser les potentialités d’action.

Si nous arrivons à mettre en commun nos connaissances, si nous répertorions les
diverses solutions expérimentées de par le monde, alors nous aurons contribué à faire
émerger la face liante du processus de globalisation, en antidote de sa force
atomisante où l’homme n’a guère que trois options : l’hédonisme désenchanté,
l’isolement ou la guerre.
Telle est l’ambition de ce congrès international.

Le promoteur principal de l’événement :
L’Observatoire National des Pratiques en Santé Mentale et précarité (ONSMP, LYON-
FRANCE), en collaboration avec des Universités, des Institutions, des agences, des
experts, des praticiens et des professionnels impliqués avec la précarité et ses effets
psychosociaux dans les cinq continents.

Programmé à Lyon les 19, 20,21 et 22 Octobre 2011

Contacts : Jean FURTOS, Directeur Scientifique de l’ONSMP.
Jean.furtos@ch-le-vinatier.fr
Tél. 0033 687 72 93 88 et 0033 437 91 53 90
Claudine Bassini, Chargée de Mission Claudine.bassini@ch-le-vinatier.fr

Tél : 0033 437 91 54 60